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Omonville-la-Rogue

Un patrimoine protégé, choyé, classé plus beau village de France.

La douane

La douaneDans la Hague, au 19 ème siècle, la fraude étant florissante. A Omonville la Rogue, la commune abritait deux détachements de douaniers :

  • L’un se trouvait sur le port avec un navire « la patache » destiné à surveiller et contrôler les navires en  mer, composé de 7 hommes et d’un lieutenant.
  • l’autre, à terre, chargé de sillonner les chemins à la recherche des fraudeurs, était composé d’un lieutenant et de 6 à 13 hommes, logés soit à la caserne, soit dans des maisons de la commune, s’ils avaient leur famille.

Vers 1880 on comptait une bonne vingtaine de douaniers.

Deux exemples :

  • En 1876  21 douaniers faisaient vivre 68 personnes, c’est-à-dire leur famille.
  • En 1881  23 douaniers pour 74 personnes.

Mais en 1931, ils n’étaient plus que 3 douaniers.

Nombre de ces familles ont fait souche dans la région.

Pour les personnes qui se promènent sur le sentier littoral qui ceinture la Hague, à certains endroits vous empruntez tout simplement ce qui était le chemin des douaniers.
Jusqu’à la dernière guerre, il était en bon état. Tous les 500 mètres, environ, on y trouvait un « gabion », c’était un petit abri de 2 m x 1,50 m environ, bien utile pour guetter, tout en demeurant à l’abri.

Chaque famille, à la veillée, avait toujours des histoires de fraude à raconter.
Faut-il y voir l’esprit français, toujours prêt à contourner la loi ? Mais, c’était à qui ruserait le mieux, du douanier ou du fraudeur.


Itinéraire d’un douanier devenu fraudeur

Le 21 mars 1757 naquit à Omonville la rogue, dans une famille de marins, Jean HAIRON.

Il commence à naviguer avec son frère Joseph, capitaine au long cours, sur la ‘ Marie Louise’. Après de nombreux embarquements au cabotage et sur les navires du roi, il sert en qualité de sergent sur la batterie de Saint Germain-des-Vaux, puis comme garde vigie au fort d’Omonville laRogue et en 1795 il embarque comme maître sur la patache de la douane.

Le 10 pluviôse An 10 il prend le commandement de la patache dans le port d’Omonville .il en aura le commandement pendant 15 ans, jusqu’au 20 janvier 1817 date à laquelle il fut renvoyé, étant soupçonné de favoriser la fraude.
Par la suite celui-ci trouve à embarquer sur le navire de l’Omonvillais Pierre Germain CLEMENT, dernier capitaine corsaire de Cherbourg qui se livre, sous couvert de la pêche et du pilotage, à la contrebande avec les iles anglo-normandes.